La solitude

Publié le par C

Jusqu'ici je crois que je n'ai jamais eu de véritable problème avec la solitude. 

Pendant mon adolescence elle était symbolisée par les bruits de fête que j'entendais depuis ma chambre. Notre maison surplombait la grande salle du village. Le son des basses raisonnait jusqu'à mon lit. Les cris des gens qui riaient et s'amusaient berçaient mon sommeil. Je m'imaginais souvent les rejoindre. Mais je ne le faisais pas. Et c'était ça, la solitude, pour moi. 

Ne pas rejoindre les autres. 

Plus tard, la solitude est quelque chose que j'ai cultivé. Pour y faire pousser d'autres aspects de ma vie. Ma vie artistique, mais pas que. C'est sans doute pour ça que pendant longtemps j'ai éprouvé beaucoup de difficulté à envisager la vie "à deux", dans le sens "sous le même toit". Il y a eu une belle expérience lors de ma vie étudiante, puis une plus douloureuse, autour de mes 30 ans. 

Mais c'est avec la mère du minus que j'ai tourné vraiment le dos, une première fois, à la solitude. Parce que c'était une relation pleine. Parce que émotionnellement, intellectuellement, physiquement, j'étais comblé. Plus aucune partie de moi n'était seule. Et c'était bien.

Mais ça s'est terminé. 

Après notre séparation, la solitude est revenue comme un boomerang.

Je la voulais, j'en avais besoin, elle me manquait. Mais c'était une chimère. 

Parce que j'ai voulu la solitude et je n'ai récolté que le vide. Que j'ai comblé en ayant plus souvent mon fils avec moi. Puis en la rencontrant #elle.

Aujourd'hui si #elle n'est plus là, j'ai toujours mon fils avec moi. Et si je suis émotionnellement libéré de mon mur, prêt pour la Grande Aventure et son Bazar, je ne me suis jamais senti aussi seul. 

Parce que je réalise qu'autour de mois les rangs son clairsemés. Mes plus proches amis sont soit en région parisienne (avec laquelle j'ai toujours beaucoup de mal), soit sont partis loin. Parfois pour une durée limitée, parfois pour s'installer définitivement. Et sir la France est un village, pour aller décompresser, boire un verre ou deux pour penser à autre chose, pour trouver des petites réponses à mes grandes questions, c'est souvent mission impossible. Le week-end qui arrive, par exemple, j'ai une envie viscérale d'aller ailleurs, d'aller loin, de penser à autre chose qu'à ce qui rythme mon quotidien et m'épuise, de boire et de m'intéresser aux autres... et je ne trouve personne. Ce week-end ou justement je reçois des nouveaux meubles. Pour une nouvelle vie.

Installer de nouveaux meubles et être seul pour les admirer : voilà le symbole de ma solitude aujourd'hui. 

Où sont mes amis ? Où sont les gens que j'aime ? 

 

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